Ce bébé aux besoins intenses

Je me souviendrai toute ma vie du regard de la sage-femme derrière son masque blanc lorsqu’elle a entendu ma fille hurler pour la première fois. Dans cette salle d’accouchement, alors que mon bébé n’avait que quelques secondes de vie, tous et toutes, sage-femme, médecin et auxiliaire de puériculture, se sont accordés pour dire que Léontine… avait du coffre.

Je suis la maman d’une petite fille aux besoins intenses

Mon mari et moi, au même titre que le corps médical, avons été très rapidement désemparés par les pleurs de notre bébé. En vérité, Léontine ne pleurait pas, elle hurlait. Tout le temps. Les seuls moments de répit se résumaient à de courtes mais nombreuses tétées. Les pages du carnets de santé de ma fille pour la période 0-3 mois sont entièrement noircies par des diagnostics aussi incompréhensibles que les écritures des différents médecins qui l’ont examiné. Pour nous, parents, notre bébé avait mal. C’était une évidence.

Je me souviens que l’animatrice de mon groupe de soutien à l’allaitement maternel m’avait dit : « Léontine est peut-être un bébé aux besoins intenses ». J’avais alors balayé d’un revers de la main cette proposition, déterminée à prouver que mon bébé souffrait dans son corps. Il ne pouvait pas en être autrement tant ses hurlements étaient… Intenses.

Il m’aura fallut 6 mois pour capituler

J’assénais : « Il y a forcement quelque chose qui cloche », comme pour me dédouaner aux yeux d’un public sidéré par les crises de larmes de mon bébé. Mon enfant ne faisait pas de caprice, je ne supportais pas qu’on l’insinue. J’ai pourtant dû lâcher prise car les mois suivant, « caprice » fût employé à toutes les sauces pour décrire ce que faisait mon bébé et du même coup, ce qu’il était.

Ce fût terrible car je me suis battue, et je me bats encore, pour qu’on ne colle pas une étiquette à ma fille… Etiquette dont, je suis sûre, elle aura beaucoup de mal à se défaire en grandissant. A chaque fois qu’on dit à ma fille qu’elle est capricieuse, colérique ou que c’est (tenez-vous bien) « une garce », je lui explique ensuite à quel point sa force de caractère la rend unique et que je l’aime inconditionnellement.

Aimer « inconditionnellement »

Si j’emploie le mot « inconditionnellement », ce n’est pas seulement pour l’effet lyrique du terme. Quand j’étais enceinte, je me suis promis d’aimer ma fille sans condition. Aucune. Qu’elle soit jolie ou non, en bonne santé ou non, intelligente ou non, docile ou non. Je me suis surtout juré de respecter sa nature et de l’aimer même si elle ne me ressemble pas. C’est sur ce dernier point que j’ai éprouvé des difficultés.

J’ai aimé ma fille dès l’instant où je l’ai vu. C’est drôle, je me souviens avoir dit à ma mère au téléphone le lendemain de l’accouchement « Elle a une voix merveilleuse ». Mais au fil des jours, des semaines, des mois, je n’ai cessé de me questionner en observant, impuissante, ce bébé en crise. Je me remémorais les paroles de ma mère et de ma belle-mère qui m’assurait que bébés, mon mari et moi étions des anges. « On ne t’entendait pas ! », m’a dit ma mère. Honnêtement, je ne comprenais pas pourquoi ma fille n’était pas le bébé que nous avions été.

Récemment, cette réflexion m’a fait l’effet d’un électrochoc. Je cherchais depuis des mois à justifier le caractère si intense de mon bébé en assurant à tous qu’elle avait mal. Je piétinais depuis des mois le principe que je m’étais promis de suivre : aimer inconditionnellement mon enfant. Ma fille est différente de moi bébé, elle est différente de son père bébé, elle est d’ailleurs différente des autres bébés au sens où la société l’entend. Elle est telle qu’elle est.

 

BABI-bebe-besoins-intenses

Le maternage pour aider à grandir ce bébé intense que tout le monde voulait laisser pleurer

Léontine à 8 mois et c’est seulement aujourd’hui que je récolte les fruits de mon maternage. Je suis heureuse d’avoir tenu bon et sans répit aucun, d’avoir répondu aux besoins de mon enfant. Pendant 8 mois, il a été impossible pour moi de déposer Léontine. Alors quand je l’observe discrètement jouer dans le salon avec ses jouets alors que je me trouve dans la cuisine, je me dis que c’est une belle victoire sur les préjugés.

Ma fille est différente, votre enfant l’est aussi d’ailleurs, il y a seulement des différences que la société concèdent et d’autres non. Pleurer et supplier les bras ou le sein de sa mère plus que de raison d’adulte n’est pas acceptable pour de nombreuses personnes.

Il n’y a pas de caprice, il n’y a que des besoins incompris et laisser sans réponse.

51 réflexions sur “Ce bébé aux besoins intenses

  1. Je te rejoins sur tes paroles tout au long de l’article.

    « Tu vas en être esclave » dit-on… Il a besoin d’être en écharpe, à bras, de s’endormir le soir après son bib sur moi. Il en a BESOIN ! Donc je respecte ses besoins. Il va avoir 3 mois, n’est pas un vrai BABI dans tous les sens du terme mais il a besoin de me toucher, d’être sur moi quand nous sommes ensemble. Cela va donc faire 3 mois que je ne fais plus grd chose dans la maison car mes bras ne sont pas libres.
    Mais je l’aime aussi inconditionnellement… pour ce qu’il est !

    Je n’ai pas pu le nourrir au sein pour plusieurs raisons (il ne voulait pas téter, avait été forcé par la SF, pas assez de lait en +…) nous avons donc comblé ce lien qu’il n’y avait pas en de nombreux calins, mots d’amour … etc … Et s’il a besoin de mes bras pendant x mois encore, il les trouvera, quoi que l’on puisse me dire.

  2. Merci de ton commentaire.

    Ton allaitement avorté, ça me rappelle des souvenirs. Ma fille ne voulait pas téter car les auxiliaires de puériculture l’avait forcé à prendre le sein en lui appuyant derrière la tête. Quelle tristesse.

    Courage et bravo. Tiens bon.

    Je ne m’éternise pas… Il y a une demoiselle qui a besoin de moi présentement…

    • Cet échec qu a été mon allaitement m est encore très difficilement acceptable… En effet, une sf ou puericultrice a appuyé l arrière de la tête de roméo au début et à partir de là il a hurlé à chaque mise au sein me fendant le coeur…
      J ai capitulé je ne voulais pas le voir ds cet état. Puis j ai tout essayé pour favoriser la lactation ( tirer mon lait, tisanes, homéopathie …) mais je ne tirais que trop peu. (les teterelles même les plus petites sont trop grandes…) je presse encore tous les jours pour obtenir quoi …5ml …qui ne lui apportent rien … Mais le voir se delecter de ce caviar liquide me fait continuer …

      • Oui mais il ne tête pas, il lèche ce que je presse. Et il n y a plus grd chose qui sort. Il y a un jet à la 1ère pression puis des gouttes…

      • Ma sage-femme m’a raconté qu’on peut « réparer » des allaitements avec des bébés de 3 mois. Moi, pour mon bébé qui refusait de téter, on m’avait conseillé de revivre la première mise au sein : dans un moment calme, bébé et maman torses nus, bébé posé sur le ventre de maman (ventre contre ventre), le laisser remonter jusqu’au sein (peut-être ce réflexe est-il perdu à 3 mois mais pourquoi ne pas essayer…?) et téter comme il l’a fait la toute première fois.

        Ce n’est pas étonnant que le lait jaillisse (réflexe d’éjection) d’abord puis sorte au compte compte.

        Après, comme tu sais, c’est certain que plus les seins sont stimulés plus ils produisent de lait.

        Courage… :)

      • Bravo …même sans allaitement tu as réussi ! Quel courage … moi aussi je galère mais je tiens bon! J’ai des prothèses mammaires donc c’est plus compliqué l’allaitement pour moi, j’ai moins de lait mais Edén qui est aussi un BABI ( bien que pour moi c’est les BABI les bébés « normaux »), tète depuis le début comme une accro! Je suis comblée. 16 mois, elle tète la nuit encore…il faut du courage pour le maternage mais nous avons raison…AIMONS NOS ENFANTS

  3. Bonjour!

    Merci pour ton témoignage. Perso, j ai mis 4 ans à comprendre que je devais aimer mon Léo comme il l était et non comme je voulais qu il soit.
    Bravo!

    Si tu as le temps et l envie, l enneagramme et la patience fur mes meilleurs outils.

    As-tu pensé à l ecole à la maison?

    Bonne route !

    • Je ne connais pas l’enneagramme. Je vais me renseigner.

      Concernant l’école à la maison, nous n’y avons pas songé dans la mesure où elle est toute petite et j’ose espérer qu’elle saura s’épanouir au sein du systeme scolaire.

      L’adaptation chez la nounou a ete une autre paire de manches en revanche… !

      Merci de ton commentaire :)

    • Chouchette, j’adore ta réponse!! mon loulou a 18 mois et je me dis chaque jour pourquoi??? si seulement il était autrement,je l’apprécierai plus… je l’aimerai à sa juste valeur…. je connais ses qualités mais ne les apprécie pas…
      la route est longue……

  4. Ton article est une merveille. Tu as su si bien mettre les mots sur tes ressentis. Ma fille était un bébé aux besoins intenses. Loin de mes bras, elle hurlait sans repit. Au fur et a mesure, j ai apprit à la connaitre, à apprivoiser ses cris, sans parvenir tout à fait à la comprendre parfois. Elle m a enseigné une certaine humilité.

    • Cest tout à fait ça, j’ai la sensation qu’elle m’apprend beaucoup sur moi-meme. En verité, elle est actuellement tout le contraire de moi (bien que j’y travaille), elle accepte de laisser sortir ses émotions, je les reçois avec empathie le plus possible. Nous lui apprendrons plus tard à les gérer mais pas à les reprimer :)

  5. Merci pour ce bel article.

    C’est mon dernier qui était « intense » … Etait ce vraiment un BABI ? je ne sais.

    je sais qu’il ne pleurait pas, il hurlait. En mode suraigu, à faire péter les vitres. Il a fait plier tout le monde avec ses hurlements, de son père aux soignants, en passant par l’instit de CP … Il n’hurlait pas quand il était contre moi, avec sein à la demande (c’est à dire toutes les 15 à 20mn) … il dormait par tranche de 5/10mn contre moi. Et fallait pas que je le pose. Et fallait pas que quelqu’un d’autre le touche ou le prenne … il a mit des semaines à accepter son père – et sa famille …
    Il ne dormait que contre moi. Etait porté tout le reste du temps …

    On m’a prédit le pire …
    j’en ai entendu de toutes les couleurs !
    J’ai pas laché …

    Aujourd’hui, c’est un ado tranquille, bien dans ses pompes, après avoir été un enfant tranquille, souriant, apprécié des instits et des profs, avec une vie sociale normale – en fait il a déjoué TOUS les pronostics, et pris le contre pied de TOUTES les sinistres prédictions.

    TENEZ BON !

    • Merci à toutes pour ces témoignages, et un grand merci à toi pour ton regard enrichi de ton expérience. C’est tellement difficile d’affronter les commentaires, les critiques, les regards …. Moi je continue à porter, allaiter, materner ma BABI de 18 mois qui grandit et prouve aux mauvaises langues qu’elle est pleine de ressources. Et moi je la regarde, je l’accompagne et je crois en elle, même si des fois je suis fatiguée. Merci pour ces paroles réconfortantes et déculpabilisantes.

  6. Pénélope, pour continuer sur cette belle lancé (je ne suis tombé sur ce billet qu’au hasard des posts de mes copines maman sur Facebook), une expérience magnifique qui permet de communiquer intensément et rapidement avec bébé (dès 8-10 mois), les bébés signeurs: http://www.signeavecmoi.com/ c’est magique et vraiment épanouissant pour toute la famille!

  7. Quel hasard! De tomber sur cet article qui est ton expérience le lendemain même où je me suis faite juger par un médecin des urgences pediatrique concernant ma fille qui selon elle fait des caprices alors qu’elle souffre de gastro-entérite depuis 3 jours. C’est vrai qu’elle a 18 mois et que je l’allaite toujours mais de quel droit on peut se permettre de juger une maman sans même connaître ma vie de tous les jours. Merci pour ton post.

  8. Très bel article, très beau témoignage, mais surtout très belle conclusion !
    On entend hélas trop souvent parler de « caprices » pour s’éviter la peine de chercher à comprendre ou pour s’affranchir de la charge d’attention que réclame un BABI.
    Ma fille a nécessité – exigé ? – de nombreux mois d’une attention et d’une présence de tous les instants. Et combien est-il difficile pour les jeunes parents d’y répondre alors que tous autour d’eux (et jusqu’à la proche famille, dans notre cas) en viennent presque à leur reprocher d’en faire trop…
    Comme si on pouvait en faire trop pour un bébé de quelques mois.

  9. Je suis actuellement maman d’une deuxième petite fille, elle a 5 mois et demi et comme vous, je suis désemparée, je perds pied face a mon bebe qui ne fait que hurler et qui ne dort que tres peu ( 6 a 8h sur 24h). Dans ma tête raisonne : « je suis une mauvaise mère, quelque chose ne va pas, qu’est ce que je fais de mal etc etc »

    Elle hurle, me regarde et hurle encore plus fort. Rien ne semble la consoler et les visites aux urgences se multiplient. Merci pour ce billet, je trouve enfin un repaire, une explication.

    Je l’ai confié ce week end a ma belle mere. En retournant la chercher, mon désarroi prenait enfin du sens, ainsi que mes mots et mes appels a l’aide.

    Je ne cesse de la prendre dans mes bras, meme si elle continue de hurler. Et depuis 2 jours, de sa bouche sort un son merveilleux qui raisonne dans ma tete chaque fois que je la pense en souffrance  » ma ma » ! Mon enfant hurle énormément, mes proches on meme peur de la garder mais moi, sa maman, meme si je suis en difficulté face a ses hurlements, je suis la et je l’aime de tout mon coeur

  10. moi on m’a dit que ça venait de moi… que c’était de ma faute si bébé était « greffé » à moi…mais à chaque fois qu’il fait quelque chose de merveilleux, avec confiance en lui et bien là y’a plus personne pour me dire que c’est de ma faute si il est aussi cool lolllll ahhhh le maternage faut y croire car c’est naturel et ça comble nos tits bouts ! merci pour cet article très bien écrit !

  11. Comme je me retrouve.
    Me suis voilé la face pendant longtemps ,maintenant que ma fille a 4ans 1/2 oui je peux enfin le dire … ça a été difficile.
    Heureusement le pédiatre m’a soutenu … visite des 2mois avec ce petit bout qui hurle au point de se mettre en apnée … qui hurle même dans les moments de détente (bain/change/voiture/autres bras que ceux de son papa et les miens) … ce pédiatre … qui me dit « c’est un bébé qui a conscience de ce qui l’entoure ,elle marchera et parlera tôt mais fera ses nuits tard ,ensuite seulement elle sera plus sereine » BINGO ! j’ai idolâtré l’écharpe de portage .
    On a appréhendé la venue d’un numérobis … heureusement la petite soeur a un tout autre caractère et ma grande est bien plus calme que ceux qui dormaient partout à l’époque où elle hurlait tout le temps.

    • C’est fantastique que votre pédiatre vous ait soutenu très tôt ! J’ai dû attendre ses 7 mois, une visite chez un allergologue, pour entendre un professionnel de santé m’indiquer que ma fille était sans doute un BABI.

      • Ce pédiatre je l’ai vu comme mon héros.
        Seule personne qui arrivait à la calmer en lui expliquant tout ce qu’il faisait même à la visite sortie de mater.
        Seule personne à ne pas juger ma façon de faire et me soutenir en me conseillant de petites réponses bien placées afin de faire taire tous les donneurs de conseils . .. surtout ceux qui mettaient en cause mon allaitement.
        Je souhaite un tel soutien à tous ceux qui passent par là tellement il peut être difficile de tenir debout

  12. Bravo…Combien de fois aussi j’ai entendu « tu la portes trop » « elle va s’habituer et tu ne pourras pas t’en sortir »  » il faut la laisser pleurer » « il ne faut surtout pas qu’elle dorme sur toi »…autant de gens qui nous font culpabiliser et nous déroutent alors que c’est si simple d’écouter son bébé et de s’écouter soi-même. Je pense que j’en avais besoin tout autant que ma fille et je ne regrette pas de l’avoir portée en écharpe toute la journée, d’avoir dormi avec elle et de l’endormir sur moi avant de la mettre dans son lit…Elle a 16 mois aujourd’hui, elle marche et est heureuse aussi avec sa nounou, ses grands-parents même quand Maman n’est pas là!!! Elle s’endort seule depuis bien longtemps et dans son lit sans les bras…Les premiers mois sont importants et si bébé a besoin de sentir sa maman, pourquoi l’en priver???? Une sage-femme m’a dit: « profitez de ces premiers mois, ils passent très vite et quand elle commencera à marcher, vous verrez, les bras, ce sera fini »…et elle a raison!!! Alors, profitez de bébé…quoi de meilleur que de le sentir contre soi?

  13. Difficile de vous répondre à tous personnellement, pourtant j’aimerais le faire. Merci pour vos témoignages et vos encouragements. Vos mots sont touchants. J’ose espérer que vous retours donneront du courage à de jeunes parents de bébés hypersensibles qui passeraient par là. Merci encore !

  14. Ma fille n’a fait que pleurer pendant les 3 premiers mois une seule solution le maternage bébé constamment en écharpe ou a bras et cododo on m’a dit qu’elle deviendrait capricieuse et ne me lacherait pas que je ne m’en sortirait jamais mais d’elle meme elle c’est senti rassurée a commencé a me demander le transat pour la sieste puis depuis pas longtemps le lit et la nuit elle s’endort seule dans son lit et ce jusqu’a 5 ou 6 h du matin heure a laquelle on la prend dans le lit pour finir sa nuit avec nous (son lit parapluie reste collé a mon lit ^^) elle n’a pourtant que 4 mois 1/2 moi je pense qu’il faut juste écouter son bébé il connait son rythme il sait de quoi il a besoin et le mot caprice est beaucoup trop utilisé …. Nous c’est un bebe rgo qui n’a un traitement que depuis 1 semaine ou 2

  15. Pour moi c’est numéro 3 qui s’est révélé être BABI.
    Tout petit il ne cessait d’hurler, tétant toujours avec vigueur au point de vomir en jet, ne donnant l’impression que de s’endormir d’épuisement. Ne pouvant même pas s’endormir au sein ou sur moi…mais je l’ai porté, je l’ai bercé, je l’ai veillé. J’étais déjà rompue au maternage avec mes 2 autres donc je n’ai pas eu de problèmes de ce côté. J’ai fait confiance à mon instinct et j’ai compris qu’il aurait besoin de moi plus intensément encore que les précédents.
    Quand il avait 9 mois et tétait toujours la nuit, j’ai appris que j’étais enceinte à nouveau. J’ai cru que j’allais mourir d’épuisement puis petit à petit il a commencé à dormir un peu la nuit, ouf!
    Mais à côté de tout ça il a toujours été très volontaire, plein d’énergie (trop?), très souriant passant du rire aux larmes en un instant. Son entrée à l’école maternelle a été un peu chaotique mais nous n’avons rien lâché son père et moi car c’est aussi un enfant qui a besoin de repères forts, de limites sinon c’est vite le bazar. Aujourd’hui il a 6 ans, il est en CP, apprend à lire et écrire sans souci avec toujours la même énergie qui le caractérise. Ses défauts sont devenus des qualités et c’est un enfant charmeur et plein de vie qui est très apprécié. Pour la petite anecdote son petit frère est totalement différent et a été un bébé très calme.
    Ne lâche rien car ces enfants ont une force qu’il faut canaliser certes mais une force qui plus tard les servira s’ils ont été accompagnés avec amour et attention, de façon bienveillante.

    • Oh, merci ! C’est si encourageant !

      Cette nuit je me suis fait la meme réflexion que vous… J’ai parfois peur de mourir d’épuisement tant les nuits ne me permettent pas de me reposer et que les siestes sont impossibles. Dieu merci, pas de deuxième bébé en vue… Que vous avez été forte !

  16. Bonjour à toutes,

    Je me reconnais moi aussi dans vos histoires personnelles, cette impression que rien ne va, que je suis une mauvaise mère, d’avoir peur de sortir avec ma fille car elle peut devenir parfois totalement ingérable, peur de la confier à quelqu’un car elle est compliquée… L’allaitement raté, la culpabilité qu’on vous fait ressentir si vous parlez de cododo et j’en passe! Il existe un excellent livre d’un pédiatre et pas de n’importe qui qui s’autoproclame spécialiste de la petite enfance, le docteur William Sears. J’ai du le commander à la leache ligue au Canada (je ne suis pas forcément d’accord avec leur principes mais ce sont les seuls qui l’ont encore en édition française) et c’est bien dommage que je ne l’ait pas découvert plus tôt! Il apporte beaucoup de réponses à nos questions et donne des réponses toutes faites aux agresseurs jugeurs et autres stupides personnes qui se permettent des conseils idiots et inappropriés sans savoir quel est notre quotidien ni comment est notre enfant. Il parlait aussi de la solution du matelas par terre à la place du lit à barreaux que nous avons du installer pour notre fille qui haïssait son lit et se cognait la tête dedans jusqu’à ce qu’on la sorte, solution que nous avons trouvé seuls mais qu’on aurait aimé connaître plus tôt…
    Enfin bref maintenant notre fille a 3 ans, elle est épanouie, elle comprend tout, elle adore l’école ou elle est très sage d’ailleurs et même si elle dort encore mal la nuit, la grosse période de galère est bel et bien terminée!
    Courage, c’est nous qui avons raison et vive le maternage! On je laisse pas un bébé pleurer quoi qu’en disent certains idiots….

    • Oui excellent livre du Dr Sears ! Merci de votre temoignage qui promet de belle et heureuses années à venir à nos BABI. Signé : une maman qui s’est encore levée 5 fois cette nuit !

  17. Oh lala que d’émotions en lisant votre témoignage.. Mon fils qui a maintenant 6 ans était un bébé aux besoins intenses, il est maintenant un enfant aux besoins intenses ;-).. Que j’aime inconditionnellement, évidement!! :-) De notre côté le maternage a été le seul et unique moyen d’apaiser notre bébé, que l’on a pratiqué tout naturellement, en essayant au maximum d’être hermétique aux remarques des personnes extérieures . Belle route à vous et votre fille :-)!!

  18. Ça fait du bien de lire tous ces beaux témoignages. En fait, je me retrouve dans plusieurs d’entre eux. Ma cocotte a également été un bébé aux besoins intenses; je me rappelle les heures que je passais en soirée à essayer de l’endormir et mon incapacité à sortir de la pièce ou tout simplement m’assoir lorsque je l’avais dans mes bras.
    Pour encourager certains, ce fut de plus en plus facile avec le temps. Un moment tournant fut lorsqu’elle a commencé à pouvoir se déplacer et communiquer avec nous (avec le langage des signes)…
    Maintenant, elle a 8 ans, réussi très bien à l’école, a plusieurs amies et ironiquement est plutôt réservée!

  19. C’est magnifique tous vos temoignages. On sens cet amour inconditionnel dans vos mots et ca me touche beaucoup car je me retrouve. Je ne suis pas sur que ma fille soit un BABI mais ya certains ‘symptomes’ ou je la retrouve: n’aime pas le siege auto, ne s’endort pas seule (est ce la faute de l’allaitement car avec moi c’est endormissement que au sein la plupart du temps), pleure rarement mais hurle plutot. Des qu’elle ouvre les yeux c’est des pleurs et pas de reveil en douceur en gazouillant! Quoi que ca va de mieux en mieux.
    J’ai souvent entendu ca: ‘elle est capricieuse, elle va en faire ce qu’elle veut de vous, vous lui donner des mauvaises habitudes, elle est collé a toi parceque tu allaites toujours!!’
    Elle a bientot 16 mois et oui elle adore etre avec maman mais va bien avec tout le monde mais faut juste lui donner le temps d’adaptation et ne pas ‘sauter sur elle’ des qu’on arrive quelque part! Je l’aime plus que tout cette enfant et le temps a fait que je comprends son caractere, ce qu’elle a besoin et j’ai decouvert un niveau de patience chez moi que je ne soupconnais pas!! Les remarques des gens je les laisse passer loin loin au dessus de moi!! C’est mon enfant, ma chair, mon sang!!

  20. Merci pour ce témoignage! mon premier bébé était aussi un BABI! c’est drôle quand tu dis que tu essayais de trouver absolument une raison à son « mal »! moi c’était le contraire! je savais qu’il n’avais rien, mais c’était les gens qui voulaient à tous prix qu’il ait « mal ici » « mal là » « faim » (qu’est-ce que j’ai pu l’entendre ça!! que je n’avais pas assez de lait, etc, je passais pour la mauvaise mère qui affame son enfant…) « des coliques » « des caprices qui allaient le rendre trop fusionnel avec moi », j’en ai entendu!! j’avais l’impression de devoir tout le temps me « justifier » auprès des gens quand il pleurait, pffff! j’en garde des trop mauvais souvenirs! Quand ma deuxième est née il y a quelques mois, je me suis limite « ennuyée »! un bébé de rêve, qui se réveillait toutes les trois heures pour téter et ne pleurait jamais, que le soir! comme quoi chaque bébé est différent! aujourd’hui mon « BABI » est un petit garçon de deux ans et demi, adorable (bon il a toujours son petit caractère), super calin, très doux avec sa petite soeur, etc! on ne regrette pas de l’avoir écouté, respecté ses besoins, et de l’avoir aimé tel qu’il était! ça en vaut la peine!

  21. Ma fille est née préma 1mois et 10jours en Neonat autant de nuits loin de moi. À son retour à la maison elle ne voulais que mes bras dormais peu tété bcp. Alors je l’ai laissé faire répondant à ses besoins. A dormir avec elle dans les bras (et assise à causse du rgo!) à me laver avec elle car elle hurlais au bain! A 7mois elle fais ses nuits (20h-7h) sans réveils et quand je la couche elles me fait de grand sourires! Et le réveil sans pleur. Alors oui je le dis je suis ravie d’avoir écoutée mon instinc et satisfait à touts ses besoins car aujourd’hui je la sens épanouie et sereine!

  22. Ma petite 5e criait tellement, que j’ai du lire des livres sur les bbs intenses malgré ma grande expérience, j’ai appris a combler ses besoins avant qu’elle ne les manifestes (avec intensité) et aujourd’hui, elle a 2 ans et c’est la plus conciliante de mes 5 enfants!!! Alors, il faut juste les aimer intensément et ca ne veux rien dire pour leur caractère futur et leur adaptation…

  23. Merci pour ce beau témoignage, très touchant dans son honnêteté :)
    J’aimerais le traduire en anglais et le poster sur notre page Facebook de soutient à l’allaitement (Hampshire Breastfeeding Counselling) si tu le veux bien ?
    Anne , breastfeeding counsellor

  24. Je suis maman d’un petit garçon de 5 ans, mais je suis aussi psychologue en service de pedopsychiatrie.
    Et je dois dire que la lecture de votre article ainsi que celle des commentaires me fait un bien fou!!
    Vous êtes des mamans qui avez une posture empathique avec vos bébés, vous les considérez comme des êtres humains, dont il faut savoir observer les comportements, les attitudes, décrypter les signes, et surtout être attentif et à l’écoute des besoins exprimés.
    C’est tellement mais tellement différent de ce que je rencontre tous les jours dans ma pratique!
    Vous êtes des mamans merveilleuses et pleines d’amour, malgré toutes les difficultés que c’est que d’être mère… surtout quand les gens autour de vous vous remplissent de doutes et de culpabilité…
    Si toutes les mamans étaient aussi aimantes et à l’écoute que vous, je pense que pas mal de nos services pourraient fermer et que le monde serait beaucoup plus beau et apaisé!
    …parce qu’un monde où le message dominant est celui qu’il « faut » laisser un bébé pleurer et ne pas le consoler, ne pas répondre à ses besoins, et bien c’est un monde qui va vraiment mal!

    • Merci à vous, votre retour est d’autant plus precieux que vous avez la double casquette de maman de BABI et de psychologue, expertise qui donne encore plus de poids à votre témoigage. Ca rassurera beaucoup de parents de savoir qu’ils ne sont pas considérés comme « laxistes » parce qu’ils répondent aux besoins de leur enfant par tous les professionnels de la petite enfance. Merci !

  25. Parcourt un peu identique …sauf que mon Baby a déjà 27 ans !!! alors les réflexions des autres ouille nous on pourrit la vie …ses besoins ont duré 7 années … elle est maintenant une tres belle et adorable personne adulte qui s’occupe des autres puisque assistante sociale de metier et prof de danse a ses hrs perdues …

  26. Ma fille a 5 ans et a toujours eu des besoins intenses sauf que je n’ai pas réussi à tenir bon! Pour le maternage oui: allaitement: 3 ans et beaucoup de portage mais quand est venue la première rentrée scolaire là je m’en suis « débarassée » pour enfin souffler. Bien sûr elle le ressent et est très agitée en classe du coup orientée vers un cmp depuis cette année … et son discours est :j’aime pas aller à l’école car y’a pas maman …elle a cependant de bons résultats scolaires mais le fait qu’elle ne rentre pas dans le moule me destabilise et j’ai du mal à lui donner de l’amour. Votre témoignage me permet de prendre conscience que c’est pourtant là le secret de la réussite. Merci et je vais essayer d’y arriver. J’ai un fils de 7 ans pour lequel tout va bien.

  27. Bonsoir,

    Venant d’accoucher, me voilà désemparée face à ce petit bout qui a tant besoin de moi.
    Quand vient la nuit, le voilà angoissé et seul le sein lapaise, pendant des heures… Et dormir avec nous.
    Alors il m’arrive de craquer moralement. Tout simplement car je rèverai de dormir plus de 2 heures, de retrouver mon corps, de réussir à m’occuper aussi de mon aînée…qui était pareil bébé.
    Vient alors la culpabilité…celle d’avoir osé penser ce que je viens d’écrire… celle de me dire que c’est de ma faute, étant sujet à de grosses crises d’angoisse, que mes deux enfants si anxieux, mon hypersensibilité les ayant handicapés…
    Mais lorsqu’on accepte de livrer ses faiblesses de maman, on s’aperçoit qu’on est pas seule…que nous toutes avons nos astuces pour essayer de comprendre nos bébés.
    Car comme tu l’as compris, nos bébés sont des êtres uniques et il faut apprendre à faire connaissance avec eux, pour mieux les comprendre et les combler.
    Tristes générations que celles ayant été abandonnées à leur pleurs histoire de «faire leur poumons» et «de ne pas les habituer à faire des caprices»…
    J’ai découvert ton article grâce à une amie, suite à un message que j’ai publié sur Facebook pour demander de l’aide. Merci à elle et merci à toi pour cet article émouvant et si familier.

    • Je souhaitais juste rajouter un merci pour les retours d’expérience…Je me demande parfois comment je ferai pour reprendre le boulot et c’est rassurant de voir que vos petits bouts ont su faire sans vous et devenir autonomes!
      Je vous laisse, bébé veut changer de sein :-)

  28. […] Jusqu’à ses trois mois, ma fille était excusée de ne pas faire ses nuits. A cette époque, elle se réveillait deux fois : rien d’étonnant de la part d’un bébé que l’on couchait à 20h30 et qui se levait à 7h30. Mon entourage était donc compréhensif et je gérais plutôt bien la fatigue. J’avais plutôt du mal à survivre aux journées avec ce bébés aux besoins intenses… […]

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